dimanche 3 avril 2005

Le jardin Zen : ratissez, respirez, rêvez

Zenrateau



La souris fait le rateau.


















merci Roland, again!



Delivery, un film fantastique fantastique

Videodelivery



Le sujet est du domaine du fantastique et la réalisation est fantastique.
ATTENTION : 42 Mo, si vous voulez télécharger!!!!!!!!!
Cliquez sur l'image pour le visionner.
Trouvé chez Arkius, que je vous recommande, si vous aimez les vidéos et les animations flash.


Un moineau qui s'ébroue

Moineau_1



Rajouté à l'Album Photo Sans Légendes.
(transmis par Roland)



samedi 2 avril 2005

Pourquoi les blogueurs ont boudé les poissons d'avril

Une étude temps réel réalisée hier soir à minuit par BlogPupulseMimine, grâce à des capteurs bioniques branchés en wimax sur le cerveau de 10 millions de blogueurs, confirme ce que tout le monde pressentait: ils ont boudé les poissons d'avril, en vérifiant par RSS, pagerank et tutti quanti que personne ne s'y mettait et ils ont tous fait pareil comme un seul homme, c'est ce qu'on appelle la communauté.
L'enquête en dévoile les principales raisons exprimées tel que:
- "c'est nul les poissons d'avril, on les connaît tous, faut pas nous la faire à nous qu'on est les vrais branchés, pas comme ces ringards qui croient qu'un vieux truc comme ça ça peut encore marcher.."
- "les blogs c'est vachement sérieux, j'ai autre chose à faire qu'à me creuser le ciboulot pour trouver une blague à la con alors que pendant ce temps j'ai 350 commentaires à mon dernier post, auxquels il faut que je réponde un par un; notamment le dernier, un mec qui m'énerve et que je vais allumer; il est gonflé, le mec, il me dit: "mdr, lol, kifkif..." tu te rends compte? qu'est-ce que ça veut dire kifkif?..."
- la remarque la plus citée: "et d'abord pourquoi on fait les poissons d'avril un 1er avril? et pourquoi pas un 2 avril, voire merde quoi, pourquoi pas un 3 juin? c'est nul ces traditions à la con qui reposent sur rien; nous on crée quelque chose de nouveau, les gars, faudra vous y habituer, le temps sur internet c'est pas le même qu'IRL (*)..."
Un seul analyste critique, qui s'est vu immédiatement retirer son blog par son employeur cédant à la pression amicale de la blogosphère et de Loïc, a osé insinuer que le poisson d'avril sur les blogs c'est comme le non-anniversaire pour Alice au pays des merveilles: il y en a tous les jours de l'année, sauf un! Devinez lequel?
(*)



IRL = in the real life
je le mets ici en tout petit dans un coin caché, parce que si on vous surprend en train de lire cette définition, vous êtes mal, vous passez vraiment pour un ringard, cémoakivouldi...


Mes citations préférées

Chacun a son recueil de citations préférées. Je fais le mien depuis des année en essayant de bien vérifier à la source mais il y a sûrement plein d'erreurs!
Il est bêtement classé par nom d'auteur. Cela me fait plaisir de vous le faire partager; n'hésitez surtout pas à l'enrichir! (notamment les points d'interrogation: maximes non attribuées...)
Mes citations préférées
Un avant-goût, à la lettre P:
"Tout a été dit. Sans doute. Si les mots n’avaient
changé de sens ; et les sens, de mots."
Jean Paulhan.

"Tout acte de création est d’abord un acte de
destruction."
Pablo Picasso.

"Les faits sont comme des sacs, quand ils sont
vides, ils ne tiennent pas debout."
Luigi Pirandello.



vendredi 1 avril 2005

Tony Blair danse sur du disco pourri

Blair



on peut choisir la musique (pourrie), le décor et on fait bouger les bras et les jambes.
(c'est toujours via Roland).



"Le cerveau? une machine à oublier! " Entretien avec le cogniticien Jean-Gabriel Ganascia

Jeangabrielganascia_1Jean-Gabriel Ganascia est chercheur, professeur à l’université Pierre et Marie CURIE, Paris VI, spécialiste de l’intelligence artificielle et des sciences cognitives.
Plus on fait de l’ordinateur et de l’internet, plus on risque de perdre la mémoire, parce que l’on ne fait plus d’effort de mémorisation…
Jean-Gabriel Ganascia - Il faudrait lever une ambiguïté : c’est l’esprit est transformé, ce n’est pas le cerveau, cet organe qui est dans la tête, qui est transformé, c’est l’esprit.
Le cerveau sera peut-être touché un jour…
Jean-Gabriel Ganascia – En effet, avec les nanotechnologies, on risque de greffer dans le cerveau un certain nombre de puces, ce que l’on commence à faire, par exemple, avec les implants cochléaires ou les rétines artificielles.  Mais pour l’instant, il s’agit vraiment de notre esprit, de notre mémoire.De la même façon que le calcul mental est en perdition, on peut craindre que notre mémoire soit transformée.  La perdra-t-on vraiment ? Je n’en suis pas certain.
Dans l’histoire, sont intervenues des transformations majeures qui ont transformé notre mémoire. L’apparition de l’écrit, de l’imprimé ensuite a fait que, chaque fois, notre mémoire s’est un peu transformée. Et il en va de même aujourd’hui avec les nouvelles technologies de l’information.



Mais c’est très bien d’être sur l’ordinateur, sur internet, avec de
nombreuses informations qui vont exciter notre cerveau, qui vont nous
dynamiser..


Jean-Gabriel Ganascia - Tout à fait. Cela va dans les deux sens.
Notre plus grand ennemi, c’est nous-mêmes et notre paresse risque de
faire que nous ne mémoriserons plus rien en nous disant : « Tout est là
».

D’un autre côté, les technologies actuelles nous permettent de décupler
nos capacités ; par exemple, de lire d’une façon nouvelle en
rapprochant tel passage de tel autre beaucoup plus facilement ;
éventuellement même, d’avoir des techniques qui vont nous permettre de
regarder des choses différentes.

Nous travaillons, par exemple, avec des spécialistes de critiques
littéraires, sur les brouillons d’auteurs. Nous pouvons faire des
comparaisons de brouillons d’auteurs qui nous permettent de repérer
très finement les transformations d’une version à l’autre et, donc, de
voir quelles sont les phases de réécriture.

Vous pourriez nous donner une idée de ce processus de création, de correction, de modification ? L’avez-vous modélisé ?

Jean-Gabriel Ganascia - C’est exactement ce que nous faisons en ce moment dans notre laboratoire avec un logiciel qui s’appelle MEDITE.

Il crée du texte et il le corrige ?

Jean-Gabriel Ganascia - Non, il ne crée pas du texte, il essaye
de modéliser les phases de réécriture, pas pour faire un rédacteur
artificiel, mais pour nous aider à comprendre, pour lire mieux, pour être plus
intelligent dans notre compréhension des phénomènes d’écriture.

Ces jeunes qui zappent en permanence d’une image à l’autre, d’un son
à l’autre: avez-vous une vision plutôt optimiste ou plutôt pessimiste
sur ce réflexe zapping ?


Jean-Gabriel Ganascia - A la fois optimiste et pessimiste.

Pessimiste, parce que l’on peut craindre qu’on ne se concentre plus et
que ce soit du papillonnage généralisé ; optimiste, car, pour certains,
c’est la possibilité d’avoir une lecture, non plus contrainte par la
linéarité du papier, non plus contrainte par la linéarité du texte,
mais une lecture qui va pouvoir mettre en rapport des éléments
extrêmement différents.

On pense, par exemple, à l’exégèse des textes anciens, qui se faisait
par cette mise en rapport, qui était extrêmement longue et qui faisait
que les personnes devaient avoir tout dans la tête. Peut-être peut-on,
là, avoir peu de chose dans la tête, mais des choses côte à côte.

Et les comparer sur ordinateur.

Jean-Gabriel Ganascia - L’ordinateur, c’est comme la langue.
Comme le disait Esope, c’est la meilleure et la pire des choses. C’est
favoriser notre démon intérieur, notre paresse ; c’est aussi accroître
nos capacités et notre intelligence.

Faites-vous une différence entre lire un livre, lire un journal papier, lire des informations à l’écran ou sur le web ?

Jean-Gabriel Ganascia - Il existe plusieurs modes de lecture :
la lecture d’un roman sur une plage, la lecture savante dans un
cabinet, la lecture professionnelle que nous faisons tous les jours, ce
n’est pas la même chose. Surtout, les outils que nous utiliserons
seront différents pour ces différents types de lecture.

En particulier, pour la plage, le livre demeure tout à fait approprié. Il faut faire en sorte que les modes de lecture savante ou professionnelle soient aussi agréables que la lecture loisir.

Peut-on faire une comparaison entre le stockage informatique et le
stockage de notre cerveau ? Cela fonctionne-t-il de la même façon ? Je
crois avoir lu quelque part que la capacité du cerveau était de 2
gigaoctets. Est-ce complètement farfelu de dire cela ?


Jean-Gabriel Ganascia - Je crois que c’est complètement farfelu.

La grande erreur, c’est de confondre mémoire et mémoire. On a appelé le
dispositif de stockage d’informations, dans nos machines, des mémoires.
C’est tout à fait abusif.  Nous avons, dans notre tête, un certain
nombre de choses, mais ce ne sont pas des bits d’informations. Une
mémoire, au sens psychologique, ce sont les processus de réminiscence
et les processus d’oubli. Or, la chose la plus difficile à faire dans
une machine, c’est l’oubli. L’apprentissage, c’est de la
généralisation, c’est-à-dire de l’oubli intelligent.

Le cerveau, c’est une machine à oublier ? C’est cela ?

Jean-Gabriel Ganascia - Exactement.

Vous parlez souvent, dans vos écrits, dans vos interventions, d’une
éventuelle domination par une pseudo machine humaine. Et là on commence
à avoir très peur. Vous pensez vraiment que l’on pourrait être
totalement soumis à nos outils ?


Jean-Gabriel Ganascia - Non. Peut-être les choses
changeront-elles le jour où l’on fera des ordinateurs biologiques, sur
des principes physiques différents.

Aujourd'hui, les technologies font que nous ne pouvons pas imaginer des ordinateurs qui prennent le pouvoir sur nous.

D’autant que nous pouvons les débrancher.

Jean-Gabriel Ganascia - Il suffit en effet de les débrancher. En
revanche, ce que nous pouvons craindre, c’est que l’emprise des
technologies dans la société contemporaine fasse qu’une panne de ces
machines ou qu’une malveillance sur des machines entraîne des désordres
sociaux considérables. Que va-t-il se passer si l’ordinateur de
l’assurance maladie s’arrête ? Vous imaginez la révolution.

Vous animez une équipe de chercheurs qui s’appelle ACASA, vous
travaillez sur l’apprentissage, l’acquisition de connaissances, les
processus de découverte scientifique, etc., et vous avez de nombreux
exemples d’applications, la composition musicale, la phonologie du
chinois. Où en êtes-vous?


Jean-Gabriel Ganascia - Ce qui nous intéresse, en intelligence
artificielle, c’est de modéliser le plus finement les capacités
intellectuelles humaines, à la fois reproduire les choses simples, la
déduction, aller jusqu’à l’apprentissage et, pourquoi pas, essayer de
comprendre les processus, d’abord de découverte scientifique, puis les
processus créatifs. Vous allez me dire : « Vous n’allez pas redécouvrir
ou recomposer la 5ème symphonie ? ». Non, bien sûr.

Et un ordinateur faisant de la poésie ?

Jean-Gabriel Ganascia - Ce que nous pouvons faire, ce sont des
créativités minimales, par exemple, nous demander comment nous pouvons
faire pour reconstituer une ligne de basses qui est une improvisation
dans un trio rythmique. C’est ce que nous avons fait.

Et ce qui m’intéresse à ce moment-là, c’est que le modèle de créativité
est un modèle qui est construit sur cette notion de mémoire, mémoire au
sens je l’ai dit tout à l’heure, à savoir qu’il s’agit de reprendre des
éléments anciens - comment l’imagination fonctionne, avec des bribes de
nos souvenirs - et les recomposer.

(Extrait son interview sur BFM)